Les MFR EN FRANCE

Le Mouvement

Les Maisons familiales rurales d’aujourd’hui sont l’aboutissement d’une expérience originale conduite dans un village du Lot-et-Garonne dans le Sud-Ouest de la France en 1935. Cette année-là, quelques agriculteurs syndicalistes inventent une formation adaptée pour compenser un système scolaire classique qui ne répond pas aux besoins de leurs enfants et de leur métier. L’initiative est un succès et engendre rapidement de nombreuses demandes.

Le mouvement compte aujourd’hui 700 MFR dans le Monde, dont 425 MFR en France.

Toutes les Maisons familiales rurales ont un statut associatif identique, une même vision de l’éducation et la même pratique de la pédagogie de l’alternance. La caractéristique principale des Maisons familiales rurales est d’être à la fois un mouvement associatif familial ancré dans les territoires et dans le tissu social, économique et culturel et à la fois un mouvement éducatif.

Dans un contexte différent, le mouvement poursuit les mêmes orientation des parents qui se sont associés pour créer la première Maison familiale : impliquer les familles dans l’éducation de leurs fils ou de leurs filles, travailler en partenariat avec des professionnels pour répondre à l’évolution des métiers, donner une formation à chaque jeune, favoriser son insertion sociale et professionnelle, participer au développement des territoires.

Juridiquement, chaque Maison familiale rurale repose sur une association familiale qui pourrait s’apparenter à « une coopérative familiale ». Les membres sont majoritairement les parents qui ont inscrits leurs enfants dans une formation mais aussi des professionnels, des responsables ou des élus qui souhaitent militer pour le bénéfice du plus grand nombre. Cet engagement associatif local est la pierre angulaire du mouvement.

Ces adhérents élisent, en assemblée générale, un conseil d’administration, véritable organe exécutif de l’association. Les Maisons familiales sont de fait un parfait exemple de démocratie participative et d’engagement collectif au travers desquels les initiatives de terrain s’expriment et peuvent remplir des missions d’intérêt général et de service public.

LES VALEURS

Pour accompagner le projet d’un apprenant, dans le cadre d’une formation par alternance, il est important, aux yeux des Maisons familiales rurales, d’assurer une relation étroite entre les différents partenaires qui interviennent dans l’éducation.

Pour établir cette relation, certaines attitudes et comportements sont à privilégier :

  • Le dialogue et l’écoute.
  • Le respect des uns et des autres.
  • La confiance entre les partenaires.
  • La complémentarité : chacun doit savoir quel est son rôle et comment il peut l’assurer au mieux.

 

L’APPROCHE ÉDUCATIVE

Les Maisons familiales rurales souhaitent mobiliser tous les acteurs engagés dans la formation des jeunes autour d’un projet partagé reposant sur :

Le principe de coéducation : les familles sont les premières responsables de l’éducation de leurs enfants. Elles exercent leurs droits et assument leurs responsabilités tout en confiant à la MFR et à un maître de stage ou d’apprentissage une « part » de cette éducation.

Le développement et la promotion de la personne : la MFR essaye d’accompagner au mieux chaque individu dans son projet et selon ses possibilités. Elles ont besoin de toutes les bonnes volontés pour y arriver.

Le « savoir vivre ensemble » et l’ouverture aux autres et au monde : à travers la vie résidentielle, la place donnée au groupe, les activités culturelles… l’éducation des jeunes et l’apprentissage de la citoyenneté tiennent une place importante dans les MFR.

La responsabilisation des élèves ou des apprentis : tant à l’occasion des séjours en entreprise qu’à la MFR, les activités confiées aux jeunes doivent lui permettre de progresser, d’acquérir de l’autonomie, de s’impliquer et de prendre progressivement des responsabilités.

LA PÉDAGOGIE DE L’ALTERNANCE

L’alternance articule des lieux de formation distincts : celui de l’entreprise et celui de l’école. Elle met en relation des acteurs (maîtres de stage ou d’apprentissage, moniteurs, familles) qui partagent tous un objectif commun : la formation des jeunes. Ce partenariat n’est pas naturel. Il doit être organisé. C’est ce que met en musique la pédagogie spécifique des Maisons familiales rurales.

Depuis une trentaine d’années, pas à pas, l’alternance a acquis ses lettres de noblesse en France. De la création des bacs professionnels en 1985 qui intègre les premiers stages en entreprises dans la formation à l’Éducation nationale en passant par la loi sur l’apprentissage qui a permis en 1987 de préparer n’importe quel diplôme par apprentissage, l’alternance a progressivement vaincu les résistances. Elle n’est plus décriée. Au contraire ! Les résultats en termes d’insertion plaident en sa faveur.